Conduire ou vieillir
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Moins d’accidents, mais plus de décès : c’est l’un des paradoxes des statistiques des accidents de la route. Les personnes âgées de plus de soixante-cinq ans deviennent plus vulnérables face à la conduite. Les effets du vieillissement par rapport à la conduite portent essentiellement sur trois axes : la vision (difficultés à évaluer les distances, rétrécissement du champ de vision latéral, diminution de la capacité à changer de mise au point entre ce qui est proche et ce qui est éloigné, sensibilité aux éblouissements la nuit) ; l’audition (obtenir l’information sonore, percevoir un danger proche) ; la motricité et les capacités de réaction (diminution de la vitesse de réaction, troubles de la mémoire, diminution de l’attention, difficultés de concentration et d’interprétation, difficultés à réaliser des doubles tâches, à tourner la tête rapidement). Un certain nombre de ces phénomènes sont augmentés par des médicaments pouvant ralentir ou réduire la capacité à prendre des décisions ou à traiter rapidement l’information. Mais l’âge n’est pas en soi un handicap qui interdit de conduire, pour la Mutuelle générale des affaires sociales. Selon les dernières statistiques nationales, 62% des personnes âgées de soixante-cinq à soixante-quatorze ans ont le permis et 49% conduisent souvent. Au-delà de soixante-quatorze ans, 47% des personnes âgées ont le permis et 29% conduisent. La « démotorisation » intervient de plus en plus tard. Entre soixante-dix et soixante-dix-neuf ans, 10% des hommes et 24% des femmes ayant le permis n’ont pas de voiture ; après quatre-vingts ans, ce sont 36% des hommes et 58% des femmes.
Le Lien mutualiste des Affaires sociales, mai 2011.