Les ergothérapeutes et la maladie d’Alzheimer : la personne malade (3)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Laëtitia Ngatcha-Ribert, sociologue et chargée d’études au pôle Etudes et recherche de la Fondation Médéric Alzheimer, a analysé les réponses de 369 ergothérapeutes à l’encart laissé libre à la fin du questionnaire de l’enquête nationale. Que disent-ils ? Certains évoquent les qualités indispensables pour accompagner de manière satisfaisante les malades d’Alzheimer : écoute, empathie, bon sens, patience, disponibilité, calme, humilité, chaleur humaine, respect, capacités de mise en confiance… Certains soulignent
que le potentiel des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer est souvent méconnu et « sous-exploité », et que c’est le rôle des ergothérapeutes de savoir le saisir. Il ressort qu’il faut dès lors agir sur les capacités restantes et pouvant être mobilisées de la personne. L’ergothérapeute est ainsi celui qui aura une vision positive de la personne, ne s’attachant pas aux pertes ou aux incapacités, et accordant de l’importance au relationnel plutôt qu’à l’occupationnel : « au lieu de s’attacher à tout ce qu’ils ne sont pas capables de faire, il faudrait regarder ce qu’ils peuvent nous apporter en terme d’affection, d’apprentissage en communication non verbale, de simplicité et de vérité ». La vision ergothérapique sera ainsi vue comme « plus globale et situationnelle » et comme écologique par rapport à une vision médicale stricto sensu. Le métier d’ergothérapeute nécessiterait en ce sens des « savoir-être », au-delà de leurs « savoir-faire ».
Fontaine D. Ergothérapeutes et maladie d’Alzheimer. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et de l’accompagnement de la maladie d’Alzheimer n°19. Avril 2011. ISSN 1954-3611 (en ligne). www.fondation-mederic-alzheimer.org.