Directives anticipées : quelles résistances ? (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Une autre étude qualitative, menée auprès de dix gériatres par Catherine Bond, du service de médecine gériatrique de l’University College, et Karen Lowton, du King’s College de Londres, montre une opinion positive des professionnels quant au principe des directives anticipées. En pratique, ils se déclarent davantage prêts à suivre une décision en accord avec leur avis clinique. Les gériatres seraient aussi favorables à une directive anticipée de refus de soins explicitant la situation et le traitement de façon normative. Les gériatres craignent que les patients ne comprennent pas toujours l’objectif et les limites de ces documents. Les praticiens sont gênés lorsqu’il s’agit de suivre une directive anticipée de refus de soins qui, selon leur avis professionnel, ne représente pas les meilleurs intérêts du patient, même si cette directive anticipée représente une obligation juridique. Le conflit est apparent entre la bienfaisance (beneficence) du médecin et l’autonomie du patient, et les avis des gériatres divergent quant à l’intégration des directives anticipées dans la décision médicale, et des limites de la représentation de l’autonomie du patient, qui se modifie au cours du temps. En dépit de leur statut juridique, des directives anticipées qui seraient en conflit avec un avis clinique du gériatre pourraient ne pas être mises en œuvre, en violation (breach) de la loi sur la capacité mentale. Pour éviter cette situation, les auteurs proposent d’intégrer les directives anticipées de refus de soins dans le cadre plus large de la planification des soins.
Bond CJ et Lowton K. Geriatricians’ views of advance decisions and their use in clinical care in England: qualitative study. Age Ageing, 8 avril 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21429949.