La liberté dans l’enfermement
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
La résidence Eleusis à Ezanville (Val-d’Oise) accueille uniquement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Conçue il y a vingt ans, à une époque où les PASA (pôles d’activités et de soins adaptés) et les UHR (unités d’hébergement renforcés) n’existaient pas, elle doit s’adapter au nouveau profil des résidents et à l’évolution de la prise en charge. Les espaces communs sont organisés autour de l’agora, qui symbolise « la liberté dans l’enfermement », selon l’expression de la psychologue Sabine Demonchy : une immense pièce colorée desservant salle à manger et petit salon d’un côté, chambres et jardin de l’autre, avec une rampe sécurisée pour permettre les déambulations et une hauteur de plafond de cathédrale. Pour Carine Ngilla, directrice de l’établissement, « le principal ennemi de la maladie d’Alzheimer, c’est l’isolement. Cet espace vaste, très clair, favorise le lien social et permet aux résidents de déambuler sans entraves », ce qui déstabilise parfois le personnel nouvellement arrivé, qui doit apprendre à ne pas fermer les accès.. Mais le profil des résidents change : ils arrivent à un stade plus avancé, avec parfois des symptômes plus difficiles à gérer en collectivité : comportement agressif, bruyant ou inapproprié, donc gênant pour ceux qui vivent leur maladie plus tranquillement. L’établissement espère être reconnu comme PASA et pouvoir développer une UHR.
Mensuel des maisons de retraite, mai 2011.