Fin de vie : euthanasie (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
20 août 2011

Alors que la cour d’appel de Pau statuait sur l’appel du parquet contre la remise en liberté du Dr Nicolas Bonnemaison, l’urgentiste de Bayonne soupçonné d’avoir provoqué la mort d’au moins quatre patients en fin de vie, Nora Berra, secrétaire d’Etat chargée de la Santé, a déclaré : « comment ne pas envisager qu’une fin de vie, marquée par la souffrance profonde, puisse être si pénible et si dégradante que certains considèrent qu’elle ne s’apparente plus à une vie ? Comment ne pas comprendre que la prise en charge appliquée pour maintenir vivant un individu devenu incapable d’assurer seul ses fonctions vitales apparaisse, aux yeux de certains, comme un « acharnement » absurde et indigne ? Et, dès lors, comment accepter qu’aujourd’hui, en France, on n’autorise pas l’euthanasie et qu’il soit illégal de mettre fin directement à la vie d’un individu par le geste d’un tiers, y compris d’un médecin ? Ces questions sont légitimes, mais elles traduisent une méconnaissance du cadre légal qui existe déjà dans notre pays. La loi Leonetti du 22 avril 2005 a en effet rendu illégal l’acharnement thérapeutique, en donnant au médecin le droit d’interrompre ou de ne pas entreprendre des traitements jugés « inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le maintien artificiel de la vie ».  Cette décision ne peut être prise qu’avec le consentement absolu du patient et de ses proches, et qu’après discussion avec l’équipe médicale. Si le patient est hors d’état d’exprimer sa volonté, une procédure collégiale est obligatoire, après concertation des proches et de l’équipe de soins et sur l’avis motivé d’au moins un médecin consultant. La loi oblige aussi le médecin à assurer dans tous les cas la continuité des soins et l’accompagnement de la personne ». 

Le Conseil national de l’Ordre des médecins a décidé de porter plainte devant la juridiction disciplinaire contre le Dr Bonnemaison, estimant que l’urgentiste avait « déclaré publiquement avoir agi seul et hors de toute collégialité, et avoir délibérément et volontairement procédé à l’injection de produits létaux », contrevenant ainsi aux dispositions de la loi et du Code de déontologie médicale.

www.senioractu.com, 22 août 2011. www.agevillagepro.com, 12 septembre 2011.