Subjectivité et décision : la place du psychologue clinicien (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
05 novembre 2011

Mais comment évaluer la capacité à recevoir et à intégrer un diagnostic, d’un malade qui présente une altération de ses fonctions cognitives ? Où se situe la frontière entre la bienveillance et la non malveillance ? Il peut, par exemple, s’avérer important de respecter un malade qui tente d’élaborer des stratégies pour masquer son déficit et de ne pas le remettre de force dans la réalité brute de sa maladie… Mais parfois le patient n’a pas conscience des conséquences de ses troubles et c’est alors à l’autre, de tout faire pour le protéger… Une certaine psychométrie déshumanisante participe malheureusement de cette réduction du patient à une figure ultime de la perte de soi. A cela il convient d’ajouter que l’impact des représentations, souvent effrayantes, de la maladie sur les familles, sur les soignants et les accompagnants est tel que la relation au patient se trouve, bien souvent, saturée par les projections négatives. Les troubles cognitifs au sens large, la démence, posent avec une grande acuité la question du statut du sujet concerné au sein de la société. La parole du malade a-t-elle encore un poids, un réel effet d’inscription dans l’histoire familiale ? Ou le patient est-il devenu, au fil du temps, l’unique objet de l’autre ? Peut-il encore faire des choix de vie au risque d’une certaine insécurité » ? 

Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer.www.espace-ethique-alzheimer.org/ressourcesdocs_ethiquesoins_brocq_placepsychoclinicien.php, novembre 2011.