Fragilité extrême et finitude tourmentée
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Écartelé entre fragilité extrême et finitude tourmentée, le malade d’Alzheimer semble le moins armé pour échapper au risque majeur de toute rela¬tion d’aide en santé : celui de se voir réduit à une définition médicale, voire administrative », écrit Cyril Hazif-Thomas, de l’intersecteur de psychiatrie du sujet âgé à l’hôpital Bohars de Brest (Finistère). « L’évaluation neuropsychologique, application de l’evidence-based medicine, a du sens pour le médecin, mais en a-t-elle pour le malade ou le patient âgé ? Ainsi, la double peine d’une solitude subie avant la maladie, puis subie du fait de la maladie, n’est pas a priori considérée comme un fardeau subjectif, ce d’autant que notre société cultive l’illusion inverse – qu’il faut parvenir à rester jeune pour repousser la mort ». « Dans le champ de la maladie d’Alzheimer, de la fragilité tant cognitive que non cognitive, n’y aurait-il pas d’abord lieu d’investir dans la prévention de la solitude du sujet âgé, plutôt que de nourrir constamment le cimetière de molécules à visée curative ? » s’interroge le psychiatre.
Hazif-Thomas C et al. Motivation sociale, fragilité cognitive et assomption de la vieillesse. La Lettre du Psychiatre 2011 ; VII(5-6) : 148-151. Septembre-décembre 2011. http://scholar.google.fr/scholar_url?hl=fr&q=http://www.ch-esquirol-limoges.fr/content/download/16425/228263/ (texte intégral).