Robot bébé-phoque

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Date de rédaction :
01 juillet 2010

Les « robots soignants » représentent un défi à la notion même de soin, écrit le psychanalyste Robert William Higgins. Post-humanité ou humilité du soin ? Pour lui, il ne faut pas se précipiter sur une technophobie et un humanisme tout faits, citant en exemple Paro, le robot bébé-phoque japonais au service des personnes, qui répond à la voix, aux caresses et apprend à mesure que ses maîtres jouent avec lui. Une super-peluche, douce boule de poils blancs animée qui peut fouir son museau dans l’aisselle de la vieille personne, le frotter sur sa joue, couiner joyeusement quand on l’appelle, ouvrir et fermer ses grands yeux qui n’ont rien à envier à E.T. et à son irrésistible regard. Il peut aussi mémoriser une cinquantaine de noms, repérer la présence de quelqu’un, situer la provenance d’une voix. L’inventeur de Paro, Takanori Shibata, de l’Institut japonais des sciences et technologie industrielles, l’a conçu, en première intention, pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, et il affirme que la fréquentation du robot rend la parole de la personne démente moins confuse, plus fluide, facilité la communication et la relation. Cependant, en Allemagne, l’attachement d’une résidente de maison de retraite à son robot bébé-phoque l’a cependant totalement isolée des autres pensionnaires. Le Danemark aurait commandé récemment un millier de Paro, et ses effets thérapeutiques sont étudiés notamment aux Etats-Unis, en Italie et en Allemagne.

Higgins RW. Le soin, un défi de culture. Esprit. La Vie dans le grand âge. Juillet 2010. www.gerontechnologie.net, 29 juillet 2010.