Alerte et maîtrise de la iatrogénie des neuroleptiques : programme AMI-Alzheimer

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Date de rédaction :
01 décembre 2010

Selon l’indicateur national d’alerte iatrogénique mis en place depuis 2008, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en France sont six fois plus exposées aux neuroleptiques que la population du même âge. Pour la Haute autorité de santé (HAS), les troubles du comportement dits perturbateurs (cris, agitation, agressivité, déambulation, hallucinations, opposition, troubles du rythme veille sommeil), très fréquents dans cette maladie, constituent la situation la plus fréquente de prescription de neuroleptiques chez ces patients. Or, les données disponibles aujourd’hui montrent que pour mille personnes traitées par neuroleptiques pour troubles du comportement pendant douze semaines, on observe une diminution des troubles du comportement chez seulement 91 à 200 patients, 10 décès supplémentaires, 18 accidents vasculaires cérébraux dont la moitié sévère, 58 à 94 cas de troubles de la marche. Pour la HAS, les neuroleptiques constituent donc une mauvaise réponse à une situation clinique de gestion difficile mais pour laquelle existent des alternatives. Un programme spécifique pour la prévention de la iatrogénèse liée aux neuroleptiques a été développé par la HAS, les professionnels de santé et l’ensemble des partenaires en santé dans le cadre du Plan Alzheimer, avec l’objectif de diviser par trois la prescription de ces médicaments. Un indicateur de pratique clinique comporte deux mesures : une mesure d’alerte et une mesure de maîtrise. La mesure d’alerte (indicateur d’alerte) est mesurable par tout professionnel de santé. Elle objective un niveau de risque potentiel mais ne peut être interprétée qu’avec la mesure de maîtrise. La mesure de maîtrise (indicateur de maîtrise) est réalisée par le professionnel dont la pratique clinique est ciblée. C’est une mesure dynamique et prospective qui traduit la gestion du risque, la qualité des pratiques cliniques et son évolution.