Annonce du diagnostic : comment faire ? (4)

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Date de rédaction :
01 janvier 2011

Pour Joël Ankri, au cours de la consultation, « le terme précis du diagnostic doit être prononcé, maladie d’Alzheimer, même si une graduation des mots peut être utilisée au cours de l’entretien. Face à cette annonce, le médecin doit rester à l’écoute de son patient, le laisser réagir, exprimer ses émotions, l’aider à mettre des mots sur son ressenti ou à poser des questions. Il doit s’attacher à évaluer son niveau de compréhension et répondre à ses questions en tentant d’évoquer certains points constructifs. Le relais par le médecin traitant doit se faire le plus rapidement possible, c’est dire la nécessité de l’échange d’information précise entre le spécialiste et le médecin traitant, avant que ce dernier ne revoie le patient. Cette coordination avec le médecin traitant est un gage de sécurité et de continuité des soins dans le respect du libre choix et des souhaits des patients. Le médecin traitant, compte tenu de tous les éléments qu’il a à sa disposition, reformule, explicite le diagnostic et répond aux questions. C’est à lui que revient la charge de présenter le plan de soin et d’aide et d’en assurer la mise en place en collaboration avec le médecin qui a établi le diagnostic et les structures de coordination locale. C’est le malade qui bien sûr est informé en premier, et à sa demande cette annonce peut être partagée avec une personne de son choix. En cas d’incapacité à exprimer cette demande, le diagnostic est annoncé à la personne de confiance ou à défaut un membre de son entourage en présence du patient. Un suivi spécifique des aidants est souvent nécessaire. C’est ainsi que bientraitance et bonnes pratiques convergent dans cette approche éthique de la personne dans ce moment si particulier que représente l’annonce diagnostique ».

Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011.