Médicaments non spécifiques : déremboursement
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Pour Jean-Francis Pécresse, des Echos, « le traitement du médicament, malade du Mediator, commence bien ». « Retirer du marché un médicament, parfois utile à défaut d’être efficace, est un acte lourd mais nécessaire ». Mais « une deuxième étape de santé publique serait, plus en aval du système, de repenser sérieusement le mode de fixation des prix, lequel tient trop compte de l’intérêt économique du fabricant, trop peu de l’intérêt médical du patient et de l’intérêt financier de la sécurité sociale ». Après la liste de soixante-dix-sept médicaments placés « sous surveillance » par l’Agence française de sécurité sanitaire, cent vingt-six autres médicaments, dont le service médical rendu (SMR) a été jugé « insuffisant » par la Haute autorité de santé (HAS), ne seront bientôt plus remboursés par la sécurité sociale. Depuis 2010, ils ne sont déjà plus remboursés qu’à hauteur de 15%. Parmi ces médicaments figure le Tanakan (extrait de Gingko biloba), commercialisé par le laboratoire français Ipsen (autorisation de mise sur le marché en 1990), dont une des indications est le « traitement à visée symptomatique du déficit pathologique cognitif et neurosensoriel chronique du sujet âgé (à l’exclusion de la maladie d’Alzheimer et des autres démences) », et dont les dépenses remboursées s’élevaient en 2009 à 32.5 millions d’euros pour le seul régime général de l’assurance maladie.
Pour Jean-Francis Pécresse, « priver les médicaments de leur autorisation de vente est certes difficile car cela fragilise les médecins qui les ont prescrits, les pharmaciens qui les ont délivrés, et les patients qui les ont consommés. Elle rend soudain suspecte une relation de confiance ». Jean-Michel Chassang, président de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) est furieux : la liste des médicaments est parue dans la presse avant que le syndicat en ait été informé. « Qu’est-ce que les généralistes vont pouvoir raconter aux patients traités avec des médicaments qu’ils prescrivent très souvent ? Il aurait fallu nous donner la liste à l’avance ».
Les Echos, www.mutualite.fr, 1er février 2011. www.ameli.fr, février 2011.