Médicaments spécifiques : quel coût pour quelle efficacité ? (1)
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La polémique s’étend. L’efficacité « modeste » des médicaments indiqués dans la maladie d’Alzheimer, qui justifie l’effort de recherche visant à développer de nouvelles molécules, remet en cause leur utilité thérapeutique et leur coût, au regard de leur efficacité. « Alzheimer : 260 millions d’euros par an pour des médicaments inutiles », écrit Marie Conquy, de France-Soir. « Alzheimer : des médicaments inutiles, meurtriers, mais remboursés », écrit le Dr Jean-Yves Nau sur le site www.slate.fr (dirigé par Jean-Marie Colombani) qui rappelle les conclusions de la Haute autorité de santé (HAS) de janvier 2009 : « Compte tenu de la gravité de la maladie d’Alzheimer et du possible rôle structurant du médicament dans la prise en charge globale de cette maladie, la Commission de la Transparence considère que, malgré un rapport efficacité/effets indésirables modeste, la prise en charge par la collectivité reste justifiée. (…) La consultation de prescription des anti-Alzheimer doit être l’occasion de coordonner les interventions de l’ensemble des acteurs médicaux, paramédicaux et sociaux pour une prise en charge globale du patient et le soutien de ses aidants familiaux ». Autrement dit, écrit Jean-Yves Nau, « ces médicaments ne sont pas efficaces mais il faut les laisser sur le marché et collectivement les rembourser. Pourquoi ? De manière à ce que leur prescription (réservée aux gériatres, neurologues et psychiatres mais pouvant ensuite être renouvelée par les médecins généralistes) permette d’améliorer la nécessaire prise en charge globale des malades. Médicament-alibi en quelque sorte. Il y a deux ans, toujours selon la HAS, le coût journalier de traitement se situait entre 1.49 et 3.17 euros. ».
www.francesoir.fr, 7 février 2011.www.slate.fr, 17 février 2011.