Diagnostic préclinique par biomarqueurs : quelles implications éthiques ?

Recherche

Date de rédaction :
16 septembre 2011

Pour Jason Karlawish, du centre Neuroscience et société des départements de médecine et d’éthique médicale de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie, l’introduction des biomarqueurs permet de découpler le diagnostic de la maladie d’Alzheimer de l’expression clinique de la maladie. Les frontières mouvantes entre le vieillissement normal et la maladie posent de nouveaux défis : il s’agit d’établir des recommandations pour les chercheurs et les cliniciens afin qu’ils communiquent de façon sûre et effective un diagnostic de forme préclinique de la maladie d’Alzheimer ; de mettre en place un processus permettant de traduire ce diagnostic dans la pratique et les politiques publiques ; d’adapter le cadre légal, réglementaire et les pratiques professionnelles au diagnostic préclinique de la maladie d’Alzheimer (notamment en ce qui concerne la poursuite de la conduite automobile, de l’activité professionnelle, la planification et la gestion financière, le respect de la vie privée et la confidentialité). Jason Karlawish suggère de s’inspirer de l’exemple des tests génétiques de la maladie d’Alzheimer pour tenir compte à la fois du désir d’un patient de connaître son risque de développer une démence, et du désir du clinicien d’atténuer le risque psychologique (anxiété, dépression) lié à la divulgation de cette information. Il propose de développer un programme national de formation sur la maladie d’Alzheimer pour que les recommandations sur le diagnostic préclinique se traduisent dans les pratiques professionnelles.

Karlawish J. Addressing the ethical, policy, and social challenges of preclinical Alzheimer disease. Neurology, 14 septembre 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21917767. www.eurekalert.org, 15 septembre.