Biomarqueurs : quelle validité pour le diagnostic ? (2)

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Date de rédaction :
08 octobre 2011

Une étude menée par Claire Boutoleau-Bretonnière, du centre mémoire de ressources et de recherches (CM2R) de Nantes, portant sur soixante-neuf personnes, suivies prospectivement pendant deux ans, a évalué la précision des tests neurologiques, de l’imagerie cérébrale et des marqueurs du liquide céphalo-rachidien pour le diagnostic différentiel et le pronostic lorsque il se présente sous une forme « cliniquement ambiguë ». Soixante patients (87%) ont atteint le terme de l’étude. Les biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien ont une spécificité de 71% et une sensibilité de 100% pour le diagnostic de maladie d’Alzheimer.  En associant l’imagerie par résonance magnétique (IRM), la spécificité monte à 88%, et atteint 93% en combinant IRM et tomodensitométrie par émission photonique (SPECT), au détriment de la sensibilité. Les techniques d’imagerie contribuent le plus au diagnostic de la démence vasculaire (spécificité 75%, sensibilité 88%) et de la démence fronto-temporale (spécificité 78%, sensibilité 73%). Les tests neuropsychologiques initiaux ont une faible précision diagnostique, sauf l’inventaire neuropsychiatrique : un score supérieur à 40 donne une spécificité de 84% et une sensibilité de 73% pour le diagnostic de démence fronto-temporale. Indépendamment du diagnostic clinique, l’atrophie du lobe médio-temporal et le niveau de protéine tau totale dans le liquide céphalo-rachidien sont les marqueurs les mieux corrélés au déclin cognitif à deux ans.

Boutoleau-Bretonnière C et al. Value of Neuropsychological Testing, Imaging, and CSF Biomarkers for the Differential Diagnosis and Prognosis of Clinically Ambiguous Dementia. J Alzheimers Dis, 18 octobre 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22008265.