Troubles de l’audition et maladie d’Alzheimer : l’appareillage (2)

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Date de rédaction :
05 novembre 2011

Pour Christian Batchy, du service de gériatrie de l’hôpital Simone Veil à Eaubonne-Montmorency (Val-d’Oise), et ses collègues du GRAPsanté, pour freiner l’évolution d’une démence, il faut stimuler les sens et corriger la qualité des perceptions. De rares études cliniques apportent des arguments en faveur de l’appareillage auditif (Collet et Perrot).  Mais la personne malade est-elle prête à accepter un appareillage ? Une étude d’observation prospective multicentrique, portant sur cent-vingt-huit personnes atteintes de démence, a évalué leur audition par acoumétrie vocale, puis leur a proposé un projet de prise en charge. 62.5% des patients ont refusé la prise en charge (refus immédiat pour 39% et consécutif à l’entretien pour 23.5%). Seuls 19% des personnes malades ont été d’accord sur le principe d’une prise en charge « optimale » associant appareillage et orthophonie. Ce faible effectif est cohérent avec celui observé en population générale : seules 20% à 30% des personnes malentendantes sont appareillées. Le nombre de refus augmente avec la sévérité de la démence. Les auteurs estiment que la réticence pourrait être diminuée si la proposition d’appareillage était faite par un interlocuteur connu de la personne malade, par exemple le médecin traitant, ou la personne de confiance. Mais quelle valeur devrait-on accorder au refus d’une personne malade appareillable atteinte de démence, si celle-ci est contredite par son aidant ? Le recueil du consentement de la personne malade à une aide auditive reste légalement indispensable.

Collet L, Perrot X pour le GRAP santé. Questions/réponses sur la maladie d’Alzheimer, la surdité et l’appareillage auditif. Revue de gériatrie 2011 ; 36(8) : 555-556. Octobre 2011. Batchy C et al. Etude de l’adhésion de sujets déments à un projet d’appareillage auditif. Revue de gériatrie 2011 ; 36(8) : 529-539. Octobre 2011.