Diagnostic : les patients et les assureurs ne suivent pas

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Date de rédaction :
17 décembre 2011

Dans le cadre du mois de sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, en janvier 2012, la Société Alzheimer canadienne a lancé une campagne intitulée « Regardez les choses en face ! Renseignez-vous pour connaître les faits » (http://regardezleschosesenface.ca/). Pour en savoir plus, les internautes sont invités à suivre un webinaire (de l’anglais webinar, séminaire en ligne) ou à poser leurs questions sur le babillard (forum Internet) de l’association. Une enquête en ligne, menée à l’automne 2011 auprès de neuf cent soixante aidants de personnes atteintes de démence, révèle en effet que 44% des répondants ont attendu un an et 16% ont attendu deux ans ou plus avant de voir un médecin parce qu’ils croyaient que les symptômes n’étaient que des signes « de vieillesse » ou qu’ils finiraient par disparaître d’eux-mêmes. 39% des répondants ont déclaré que leurs symptômes étaient assez épisodiques ou qu’ils ne les prenaient pas au sérieux. Plus du quart ont refusé de consulter un médecin ou n’en voyaient pas la nécessité, sauf en cas d’aggravation des symptômes. Toutefois, les trois quarts des répondants auraient aimé avoir un diagnostic plus précoce, pour avoir accès à des traitements permettant de prendre en charge les symptômes, mettre de l’ordre dans leurs affaires juridiques et financières (78%), maintenir la personne à domicile plus longtemps (69%), et que celle-ci puisse participer aux décisions qui la concernent. 62% ont déclaré qu’un diagnostic précoce leur permettrait de mieux faire face à la maladie et de vivre avec. Le médecin de famille est le professionnel cité par 83% des aidants pour l’obtention d’un diagnostic précoce.
Diagnostiquer, et après ? Le dernier congrès sur le dépistage et la détection de de la démence, tenu à New York le 22 novembre 2011, à l’initiative de l’Alzheimer’s Drug Discovery Foundation (ADDF) et la Fondation Alzheimer des Etats-Unis (AFA), conclut que si de nombreux tests cognitifs sont de plus en plus efficaces pour détecter la démence, une grande partie des patients positifs à ces tests ne reviennent pas pour bénéficier d’un suivi. « En l’absence de traitement, les salles d’attente d’imagerie resteront essentiellement vides », d’autant plus que les assureurs ne sont pas prêts à rembourser des examens d’imagerie pour une maladie hypothétique lorsqu’elle ne se manifeste pas encore, écrit le psychologue Lloyd Glaubermann dans le Huffington Post.