Indian Palace (The Best Exotic Marigold Hotel), de John Madden

Société inclusive

Date de rédaction :
16 avril 2012

Aux Etats-Unis, les septuagénaires sont pris en main par des extraterrestres (Cocoon) ; en France, ils décident de reconstituer une commune post-soixante-huitarde dans un pavillon de banlieue (Et si on vivait tous ensemble) ; au Royaume-Uni ils partent à la reconquête du Raj », écrit Thomas Sotinel, du Monde. « Indian Palace est le symptôme britannique du vieillissement général de la population occidentale. Réalisé par un habile manipulateur des émotions, John Madden (Shakespeare in Love), ce mélodrame débute par la peinture étonnamment acerbe du sort que réserve Albion à ses aînés ». Sept retraités britanniques coupent toutes leurs attaches et partent s’établir en Inde, dans ce qu’ils croient être un palace au meilleur prix. Bien moins luxueux que la publicité ne le laissait entendre, cet hôtel délabré au charme indéfinissable va bouleverser leurs vies de façon inattendue : ils sont pour toujours transformés par leurs expériences communes, découvrant que la vie et l’amour peuvent recommencer lorsqu’on laisse son passé derrière soi. La critique est divisée. « Une fable britannique gâteuse qui se frotte aux clichés bollywoodiens », écrit Romain Blondeau, des Inrockuptibles. « Une pochade informe nourrie au choc des cultures (…) qui dérive en fable godiche d’un optimisme insupportable sur les bienfaits de la retraite. So boring (tellement ennuyeux) ». « Grâce à des dialogues ciselés et drôles, on ne s’ennuie pas une seconde en suivant les pérégrinations de ces seniors qui ont filé à l’indienne. Tous se révèlent à la fois différents, éclectiques et complexes. Mais ces personnages interprétés par la crème des comédiens anglais (Judi Dench, Maggie Smith, Bill Nighy, Tom Wilkinson, Penelope Wilson, Celia Imre, Ronald Pickup, Hugh Dickson…) savent garder leur humour british en toutes circonstances. Ce qui nous vaut beaucoup de situations cocasses et émouvantes tout au long de ce séjour au pays du Taj Mahal. On a même envie de les rejoindre… » . Sonny, le manager de l’hôtel (interprété par Dev Patel, le jeune héros indien de Slumdog Millionnaire), adolescent toujours optimiste même dans les situations les plus désastreuses, rassure ses hôtes avec le principe suivant : « à la fin, tout ira bien ; si tout ne va pas bien, c’est que ce n’est pas encore la fin ».