Plan Alzheimer : formules innovantes de répit (1)
Société inclusive
A Chamalières (Puy-de-Dôme), l’association Aide et répit Alzheimer propose, depuis plus de deux ans, entre autres services, un relais de l’aidant à domicile vingt-quatre heures sur vingt-quatre, inspiré du modèle québécois de Baluchon Alzheimer, initié par Marie Gendron. Les aidants peuvent ainsi partir en week-end ou en vacances en toute tranquillité : une équipe de professionnelles spécifiquement formées prend le relais pour deux jours et une nuit (au minimum), et jusqu’à et cinq jours (au maximum). L’initiative a d’abord été financée sur un budget de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (0.5 million d’euros) via le Conseil général du Puy-de-Dôme, dans le cadre de la mesure 1b du plan (modélisation de formules innovantes de répit), le Conseil régional d’Auvergne (fonds de formation du personnel, la direction départementale du Travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (320 000 euros au titre des emplois aidés) et la direction départementale de l’Action sanitaire et sociale. En contrepartie des financements, l’association a privilégié des demandeurs d’emploi défavorisés (jeunes en demande d’un premier emploi, chômeurs de longue durée…). Après une formation au poste de relayeuse, les personnes ont signé un contrat à durée déterminée (CDD). Avec un coût de soixante euros la journée, la formule a rencontré son public : quatre cents journées de relais en 2010, six cent cinquante en 2011. Cent quatre-vingts familles ont été aidées depuis le lancement de la formule relais, et quarante-cinq familles sont des usagers réguliers. Face à cette demande grandissante, la formule cherche à se pérenniser, soit en devenant une structure d’hébergement temporaire, soit en évoluant vers une plateforme de services à domicile, adossée à un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). L’association doit trouver un mode de financement durable avant septembre : une année de fonctionnement coûte quatre cent mille euros (dont 75% en salaires). Au Québec, Baluchon Alzheimer, reconnu par le ministère de la Santé et des services sociaux comme partenaire dans l’offre de services aux personnes en perte d’autonomie, demande une participation de quinze dollars par jour aux familles, pour un relais allant de quatre à quatorze jours.
Géroscopie pour les décideurs en gérontologie,www.baluchonalzheimer.org, avril 2012.