Fin de vie : que faire ? (2)

Société inclusive

Date de rédaction :
01 octobre 2012

Selon un sondage réalisé par l’IFOP pour Le Pèlerin, 86% des Français se déclarent favorables à la légalisation de l’euthanasie, définie par « une pratique visant à provoquer, sous le contrôle d’un médecin, le décès d’un individu atteint d’une maladie incurable ». Pour quelles raisons les Français se déclarent-ils favorables à cette légalisation ? En voulant maintenir en vie certaines personnes très gravement malades, on leur inflige des souffrances inutiles (40%) ; chacun a le droit de disposer de sa vie et de décider quand il doit partir (36%). Une vie trop dégradée par la maladie, le handicap ou le grand âge n’est plus une vie digne (18%) ; pratiquer l’euthanasie peut permettre de soulager la douleur des proches face aux souffrances du malade (6%). Quelles raisons invoquent les opposants à la légalisation de l’euthanasie ? Le risque de dérive est réel : pression des proches, tentation de faire des économies pour la sécurité sociale (41%) ; personne n’a le droit de décider d’ôter la vie ou de demander d’abréger la sienne (29%) ; toute vie mérite d’être vécue jusqu’au bout (19%) ; c’est une lourde responsabilité pour les soignants (11%). Quelles sont les craintes les plus vives des Français concernant leur propre fin de vie ? Les opinions différent notablement entre l’ensemble de la population et les personnes âgées de soixante-cinq ans et plus : ne plus être autonome physiquement (43% pour l’ensemble de la population contre 53% pour les personnes âgées); être une charge pour ses proches (32% vs 29%); la souffrance physique (29% vs 21%); perdre la tête (25% vs 39%); la solitude, le fait de n’être pas entouré par ses proches (12% vs 9%); la pauvreté, le manque de moyens (10% vs 3%). Les Français interrogés estiment qu’en France, la loi actuelle sur la fin de vie ne permet pas suffisamment d’atténuer ses souffrances physiques ou morales (48%), d’éviter toute forme d’acharnement thérapeutique (59%), de respecter la volonté du malade concernant sa fin de vie (19%). Quand ils pensent à la fin de leur vie, quelle place les Français accordent-ils à la religion ? 20% souhaiteraient être soutenus et accompagnés spirituellement, 33% n’y ont pas vraiment réfléchi et verront le moment venu, et 47% n’accordent aucune place à la religion. Seules 29% des personnes interrogées ont accompagné un proche jusqu’à son décès.

IFOP. Les Français et la fin de vie. Résultats détaillés. Septembre 2012. Texte intégral. www.ifop.com/media/poll/1996-1-study_file.pdf.