Le pouvoir gris. Du lobbying au pouvoir sur soi, coordonné par Jean-Philippe Viriot-Durandal

Société inclusive

Date de rédaction :
15 février 2013

Dans nombre de pays occidentaux, pour la première fois dans l’histoire, les personnes âgées disposeront de plus de votes que les jeunes. Faut-il craindre une prise de pouvoir démocratique des aînés ? « La notion de pouvoir gris définit d’abord l’action collective des groupes de pression de retraités sur les politiques publiques pour la défense des intérêts liés à la politique de la vieillesse. Toutefois, de manière extensive, elle désigne aussi l’ensemble des ressources mobilisées par les retraités, individuellement ou collectivement, pour agir sur leur environnement politique, économique, social, médiatique et culturel. Comment ces pouvoirs prennent-ils forme aujourd’hui dans les relations qu’entretiennent les élus, les professionnels et les retraités ? », s’interroge Jean-Philippe Viriot-Durandal, maître de conférences en sociologie à l’Université de Franche-Comté (UMR CNRS 6228) et professeur associé à l’Université de Sherbrooke (Québec). Dans le cadre d’un partenariat entre la Fondation nationale de gérontologie et le Réseau international sur l’âge, la citoyenneté et l’insertion socio-économique (Réiactis), il a coordonné un numéro de Gérontologie et société dressant un état des lieux de l’inscription du pouvoir gris et de l’empowerment (encapacitation) des aînés en France et à l’étranger dans la vie des individus, les politiques publiques de la vieillesse, les rapports entre professionnels et personnes âgées au domicile et dans les établissements d’hébergement. Aux actions classiques des groupes de pression de retraités sur les pouvoirs politiques se sont ajoutées de nouvelles attentes des aînés : celles du respect de leur volonté dans toutes les circonstances de la vie et donc celles de l’expression d’un pouvoir sur soi jusqu’aux âges les plus avancés. Pour Julien Damon, des Échos, les droits et pouvoirs des aînés constituent « une problématique à la fois savante, préoccupante et lancinante ». Le journaliste relève que si des partis de retraités rencontrent des succès électoraux aux Pays-Bas ou en Israël, les associations françaises de retraités, bien qu’institutionnalisées, n’ont pas (encore ?) la même importance. « La question du pouvoir n’est pas seulement électorale. Elle se pose aussi en termes de dignité et de citoyenneté, notamment au sein des institutions de prise en charge ».

Viriot-Durandal JP. Le pouvoir gris. Du lobbying au pouvoir sur soi. Gérontologie et société 2012 ; 143. Décembre 2012. www.fng.fr/html/actualites/detail_actu.asp?actu=561. Les Échos, 8 mars 2013.