Lendemains de fêtes, de Julie Bérès
Société inclusive
« Jacques et Marie s’aiment d’un amour tendre et passionnel », écrit Luisa Nannipieri, du Monde. « Ils se sont rencontrés jeunes, pleins de vitalité, et ils ont vieilli ensemble. Ils sont arrivés à ce stade de la vie où la fragilité de la psyché et du corps humains est évidente. Lendemains de fête, de Julie Berès, met en scène le voyage de Jacques entre ses souvenirs fragmentés, imaginaires ou réels. À cette dimension onirique, où le vieux Jacques croise son soi plus jeune et échange avec la jeune Marie, s’enlace la narration de son présent. Ses points de repère y basculent, seule reste Marie, qui l’accompagne toujours et le stimule constamment pour qu’il ne se perde pas Lendemains de fête s’empare de cet âge vermeil où tout geste devient de plus en plus difficile. Et de la difficulté qu’il y a pour ceux qui accompagnent sur ces chemins obscurs. Sur scène, les sons, la lumière, le jeu des acteurs circassiens, tous les éléments contribuent à plonger le spectateur dans une atmosphère ambiguë et déstructurée. Comme Jacques, on est emporté par le sentiment que la réalité se transforme, devient fuyante, s’entremêle au rêve et à l’imaginaire. Mais, au-delà de ce travail sur la mémoire et sur l’identité, Lendemains de fête met en scène du désir sensuel qui habite les vieux – sujet tabou ? » Dès les premiers instants, « les protagonistes montrent, nus, les effets du temps. Une fragilité physique en contraste avec leur désir puissant l’un de l’autre, qui n’a pas changé depuis leur jeunesse ».
Le Monde, 8 mars 2013.