Rock ‘n’ Roll AD, d’Avrum Krause

Société inclusive

Date de rédaction :
15 février 2013

« Une comédie musicale sur la maladie d’Alzheimer surprend et émeut », écrit Barbara Rotman, du Chicago Tribune. Au Centre culturel de Chicago (Illinois, Etats-Unis), Avrum Krause, directeur de la compagnie Time of Your Life Players (moyenne d’âge de cinquante-cinq ans), met en scène l’histoire d’un guitariste de rock progressivement atteint d’une maladie d’Alzheimer. La représentation est suivie d’un débat organisé par la section locale de l’Association Alzheimer. Mais le grand public n’est pas au rendez-vous. Peut-on rire de la maladie d’Alzheimer ? « Absolument », répond Bob Hawley, un spectateur âgé de soixante-dix ans, membre d’un groupe de soutien aux malades jeunes de l’Université Rush, dont l’approche est de profiter de la vie autant que possible :« plus c’est entraînant, mieux c’est ». Les chansons de la comédie musicale, dont les paroles ont été écrites par Lauren Krause, orthophoniste et épouse du metteur en scène, s’intitulent : « les mardis à deux heures (l’horaire du groupe de soutien) », « essai clinique », chanté par deux femmes déguisées en comprimés, dont les T-shirts arborent l’inscription “25 mg”. Les malades jeunes préfèrent la chanson « test de diagnostic », où le protagoniste est assailli de personnes en blouse blanche le harcelant de questions, dans un tourbillon incessant qui interdit toute réponse : « Qui est le président ? Où habitez-vous ? Nommez cet état ! Quel jour sommes-nous ? Empilez ce cube ! Dessinez une horloge ! » « C’est comme cela qu’on le ressent », témoigne Bob Hawley : « vous êtes bombardé ». Le guitariste Larry Hazard, au début, était gêné par l’humour : « vous ne voulez pas que les gens pensent que vous vous moquez d’eux » ; mais il a été convaincu par la qualité et la générosité du texte. Annie Kontak, qui joue le rôle de l’agent du guitariste, a été également gênée pour inviter des gens à la représentation : « la maladie d’Alzheimer, c’est un truc de vieux. Nous n’aimons pas penser que nous sommes vieux ». Pour le metteur en scène, « c’est d’abord un bon spectacle, et les gens apprennent quelque chose et voient que tout cela n’est pas si effrayant. Nous montrons, dans cette comédie musicale, comment quelqu’un se débrouille avec la maladie et continue sa vie. C’est très optimiste (upbeat) ». À la fin de la représentation, les personnes malades montent sur scène pour le dire. « Vous vous pardonnez d’avoir ce que vous avez » (You forgive yourself for having what you have », conclut Bob Hawley.