Amour, de Michael Haneke
Société inclusive
« Sans musique, sans effets, rythmé par les seuls grincements de parquet d’un immense appartement parisien, Amour met à nu l’inexorable déchéance d’un couple d’octogénaires : Anne (Emmanuelle Riva), victime d’attaques cérébrales, perd peu à peu son autonomie, puis la parole, jusqu’à ce que tout son corps la trahisse, sous les yeux impuissants de son mari Georges (Jean-Louis Trintignant), amoureux jusqu’au bout, écrit Libération. Michael Haneke, qui ajoute un Oscar du meilleur film étranger à son impressionnante collection (une Palme d’or à Cannes, un Golden Globes à Los Angeles, un Bafta [British Academy of Film and Television Arts] britannique, cinq Césars…), commence à mesurer l’impact mondial de son film : « Pourquoi Amour a un tel succès ? C’est un sujet qui touche tout le monde, mais qui aurait été impossible à faire il y a cinq ans, parce que la société n’était pas prête à parler de la vieillesse, c’était tabou », déclare-t-il au Monde. Pour Annie de Vivie, d’Agevillage, qui titre« La fin de vie césarisée », ce film d’auteur « touche, dérange, et rassure. L’histoire montre deux vieilles, très vieilles personnes, qui s’aiment depuis longtemps et qui vont se soutenir, s’entre-aider jusqu’au bout. Ils ne sont pas bien fringants (à la “d’Ormesson”), mais simplement vivants, touchants, philosophes. Au Festival de Cannes, Trintignant a cité Prévert : “Et si on essayait d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple ?” »
Le Monde, www.agevillagepro.com, 26 février 2013.