Gérontocratie
Société inclusive
Benoît XVI a créé la surprise en annonçant sa démission, une première dans l’histoire de l’Église moderne, expliquant que la « vigueur du corps et de l’esprit » nécessaire à sa charge s’était « amoindrie » ces derniers mois. « Existe-t-il un âge limite pour occuper une fonction suprême ? » écrit le Huffington Post. « La démission de Benoît XVI dénote en tous cas la difficulté pour un octogénaire à exercer de très hautes responsabilités, exigeantes tant sur le plan physique qu’intellectuel. Les exemples de la Reine d’Angleterre Elizabeth II, âgées de quatre-vingt-six ans, et celui du président israélien Shimon Pérès, plus vieux chef d’État du monde à près de quatre-vingt-dix ans, montrent qu’on peut « parfaitement » exercer une haute fonction après quatre-vingts ans, souligne Françoise Forette, directrice de la Fondation nationale de gérontologie : « C’est plus à mon avis une question de volonté pour certains grands responsables qu’une question de possibilité. La seule chose qui peut empêcher l’exercice du pouvoir c’est une détérioration intellectuelle de type Alzheimer », explique la gérontologue. Le cap des quatre-vingts ans représente « parfois un tournant »mais « pas pour tout le monde », selon elle : « moins de 17% des plus de quatre-vingts ans ont une dépendance liée à une maladie invalidante”, ce qui veut dire que « les autres sont en bonne santé » et peuvent donc rester actifs d’une façon ou d’une autre. Dans le monde des arts, l’Américain Clint Eastwood tourne encore des films à quatre-vingt-deux ans, tout comme le Portugais Manoel de Oliveira à cent quatre ans ou le Français Alain Resnais à quatre-vingt-dix ans. À quatre-vingt-cinq ans, l’actrice Emmanuelle Riva est nommée pour un Oscar. « Il y aura de plus en plus de personnes qui, à quatre-vingt ans et plus, seront capables d’exercer de hautes responsabilités », mais tous n’auront certainement pas l’envie de les exercer, « c’est une question individuelle », estime le Dr Forette.
www.huffingtonpost.fr/, 11 février 2013.