Séries télévisées : changement de regard sur la maladie et le handicap

Société inclusive

Date de rédaction :
16 avril 2013

« Les séries mondiales s’emparent enfin du handicap, les réalisateurs n’hésitant plus à frapper les héros de paralysie, troubles bipolaires, Alzheimer ou démence à corps de Lewy, une avancée saluée par les associations représentant les personnes malades », écrit l’Agence France Presse. Lors du festival de la série Séries mania, qui a réuni à Paris quinze mille spectateurs du 22 au 28 avril 2013, plusieurs productions abordent la maladie. À commencer par le thriller britannique The Fear, où Peter Mullan incarne un entrepreneur mafieux atteint de la maladie d’Alzheimer. « Lorsqu’on fait lire le scénario au comédien, ce dernier croit d’abord à “une blague”, raconte-t-il à la BBC. « Mais après, poursuit-il, j’ai réfléchi sur le fait que c’était une façon très différente de parler de la maladie, plutôt que de faire un réquisitoire contre le service de santé avec des personnes âgées traînant en pantoufles ». L’Association Alzheimer en Grande-Bretagne a applaudi The Fear : « Il y a huit cent mille personnes atteintes de démence en Grande-Bretagne. Nous aurions aimé voir plus de programmes de qualité abordant ce sujet important », a-t-elle souligné. Le festival de la série propose également au public de visionner quelques épisodes de The Boss, thriller politique américain sorti en 2011 et salué par la critique internationale. Ici, le tout-puissant maire de Chicago est atteint de démence à corps de Lewy. « On humanise les héros. Notre société exorcise la peur qu’elle a toujours eue du handicap. La capacité d’accepter la fragilité est un signe de maturité », assure Christel Prado, directrice générale de l’association française UNAPEI, qui représente les personnes handicapées mentales et leurs proches. « Le regard sur les personnes handicapées peut changer grâce à la série », ajoute Arnaud de Broca, secrétaire général de l’Association française des accidentés de la vie : « l’avantage des séries, c’est qu’on voit les personnes handicapées dans la vie quotidienne. Elles donnent le temps au personnage de s’installer et montrer ce que c’est que vivre avec un handicap ».