The Land of Hope, de Sono Sion
Société inclusive
Sono Sion, cinéaste transgressif, connu pour ses films mêlant sexe et violence, met en scène la première fiction sur la catastrophe de Fukushima (Japon), survenue il y a deux ans. Dans la province imaginaire de Nagashima, un accident survient à la centrale nucléaire. Un périmètre est délimité, en face de la maison de Yasuhiko. Parce que sa femme souffre de la maladie d’Alzheimer, le vieil homme choisit de rester. Mais il faut écarter son fils et sa bru pour leur propre sécurité. « Sono Sion, figure emblématique de la contre-culture, a découvert que le véritable tabou au Japon, c’était le nucléaire, écrit Stéphanie Belpêche, du Journal du dimanche : « Quand j’ai annoncé publiquement mon projet, tout le monde s’est défilé. Les chaînes de télévision, sponsorisées par de puissants groupes énergétiques, sont muselées », dénonce-t-il. « Réalisé après six mois de recherches dans la zone encore interdite proche de la centrale endommagée, et d’innombrables rencontres avec les habitants de la région, son film choisit la fiction pour mieux dire la réalité », explique Annie Coppermann sur le blog des Echos. « Le titre est bien sûr un leurre, il n’y a plus d’espoir ». « Entre récit romantique poignant et dénonciation radicale, mais sans lourdeur, il hésite parfois, s’attarde un peu trop, mais bouleverse souvent et grave pour longtemps dans notre mémoire l’image des paysages de fin du monde où il a été tourné, ceux du vrai Fukushima. On sort… glacé ». Pour Maggie Lee, de Variety, le film illustre « une affirmation traditionnelle des liens intergénérationnels », avec des plans rapprochés sur la situation des huit protagonistes, recherchant comment deux générations qui normalement enfouissent leur affection de façon sèche ».
Le Journal du dimanche, 20 avril 2013.
www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=5P_CXikNkoo (bande-annonce).