Le péril vieux, une réalité ? du Cleirppa (1)
Société inclusive
« La soi-disant guerre de générations refait surface, et les retraités sont mis en accusation comme représentants de générations favorisées, face à des jeunes qui auraient du mal à trouver une place sur le marché du travail, ou plus simplement un logement pour s’installer. Ainsi, ce sont les retraités, ou tout du moins une partie d’entre eux, qui devraient fournir un effort financier plus important pour combler une partie des déficits, notamment ceux liés au financement des retraites, au nom du fait qu’ils en bénéficient aujourd’hui », écrit Karine Bucher, dans le cahier de mai 2013 des Documents Cleirppa. Claudine Attias-Donfut, ancienne directrice de recherche à la Caisse nationale d’assurance vieillesse, associée au Centre Edgar-Morin (CNRS-École des hautes études en sciences sociales), met en garde contre « un débat politique qui dit s’appuyer sur le principe d’équité, alors qu’il ne fait qu’opposer, à tort, les générations. Au lieu de dénoncer les inégalités sociales, on met en exergue les inégalités entre les générations ». Or, selon la sociologue, l’inégalité des destins des générations est inévitable, tout comme leur interdépendance. » Quant à lui, Olivier Galland, directeur de recherches au CNRS au Groupe d’études des méthodes d’analyse sociologique de la Sorbonne (GEMAS), estime que le clivage fondamental n’est pas entre les jeunes et les vieux, mais surtout entre les jeunes diplômés et les non-diplômés.
Attias-Donfut C. Inégalités et interdépendances entre générations. Documents Cleirppa 2013 ; 50 : 4-8. Mai 2013. Documents Cleirppa 2013 ; 50 : 19-22. Mai 2013.