« Être en compagnie des autres a un effet miroir apaisant et stimulant »

Société inclusive

Date de rédaction :
16 mai 2013

« Pour prendre en charge ses résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, l’équipe n’a pas opté pour une unité fermée mais pour un pôle d’activité de soins adaptés, un PASA », explique Sophie Bily, directrice de la Résidence de Raymond à Agen (Lot-et-Garonne). « Tous les résidents sont ensemble, notamment au moment des repas, les patients Alzheimer ne demeurent pas confinés entre eux. Pour les canaliser, des activités spécifiques encadrées par une psychologue et une aide médico-psychologique leur sont proposées tous les jours. » Elle précise : » l’accueil de jour est destiné aux familles gardant chez elles leur parent. Chez nous, il s’agit de nos résidents permanents. Cette unité est totalement financée par la DDASS, par l’État donc, le Conseil général la labellise. Il n’en coûte pas plus aux familles, ce service est compris dans le prix de notre séjour.» «Ces patients ont toujours besoin d’être occupés. Toutes les activités proposées ont des visées thérapeutiques. Il s’agit de calmer leur angoisse.» Sur soixante-et-onze résidents, quatorze participent au PASA, divisés en deux groupes. Jardinage, cuisine, relaxation pour certains : « il ne faut surtout pas les mettre en échec. » Le PASA est ouvert de dix heures à dix-sept heures tous les jours. Le reste du temps, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer vivent au milieu des autres. Les portes de sortie de l’établissement sont sécurisées et les patients sont équipés de bracelets déclenchant une alarme. « C’est beaucoup moins anxiogène pour tous les résidents et pour les familles également, qui constatent la différence lors des visites. Depuis que nous avons mis en œuvre ce pôle, nous avons constaté un changement évident. Les résidents atteints de ces troubles du comportement sont beaucoup moins agressifs, retrouvent une bonhomie, gênent moins les autres résidants. Les crises d’angoisse se sont pratiquement arrêtées. Le fait d’être en compagnie des autres a un effet miroir apaisant et stimulant.»

La Dépêche, 7 mai 2013.