Pour une approche empathique de l’annonce

Société inclusive

Date de rédaction :
16 juin 2013

La violence de l’annonce peut-elle être surmontée ? Nathan Stern, entrepreneur social, témoigne : « J’ai évidemment ressenti une certaine euphorie après que l’on m’a annoncé que mon examen ne présentait aucune anormalité. Cela dit, même quand la nouvelle est bonne, l’expérience vécue peut être destructrice, de par l’absence de commentaires sur les résultats de l’examen que j’ai subi, par exemple. Une approche empathique de l’annonce envisage celle-ci comme un moment d’un parcours d’accompagnement, qui doit intégrer des éléments de contexte du patient. Personnellement, lors de l’examen que j’ai subi, personne n’a pris en compte le fait que j’avais une femme, que je venais d’une famille de médecins, que j’avais des croyances liées à la maladie, que l’un de mes amis était mort peu de temps auparavant d’un cancer du cerveau. Ces éléments de contexte, qui ont eu un impact majeur sur l’expérience que j’ai vécue, n’ont jamais été pris en compte. On ne s’est pas inquiété de savoir si je présentais à ce moment-là des risques suicidaires, si j’avais déjà souffert de profonds troubles dépressifs, etc. Tant que l’on n’intègre pas ces éléments de contexte du patient dans l’annonce, on fait de celle-ci un épisode traumatisant, quelle que soit la nouvelle finalement apportée.

Lilly France. Maladie d’Alzheimer. Regards croisés. Actes de la table ronde à la maison de la recherche, 24 avril 2013