Plan Alzheimer 2008-2012 : quel bilan ? (1) Avril 2012

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
16 mars 2012

France Alzheimer déplore que seuls 30% du budget du plan Alzheimer 2008-2012 aient été consommés au cours de la période 2008-2011, « alors que les besoins des familles sont de plus en plus importants et diversifiés ». Cinq cent trente-six millions d’euros ont été engagés, dont trois cent-soixante-dix réellement dépensés, sur un budget initialement prévu de 1.2 milliard d’euros. « Ces résultats décevants concernent plus particulièrement des mesures essentielles comme le développement et la diversification de structures de répit », pour lesquelles l’association demande le lancement « sans délai » d’appel à projets de la part des Agences régionales de la santé (ARS). France Alzheimer juge peu pertinentes les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) et les unités d’hébergement renforcé (UHR), dotés de huit cents millions d’euros dont moins de 1% ont été engagés. Le comité de suivi du plan Alzheimer signale que les crédits disponibles dans les ARS doivent encore permettre l’ouverture de cinq mille nouvelles places d’accueil de jour (il en existe aujourd’hui environ onze mille), mais plusieurs obstacles freinent la création de structures nouvelles : le faible nombre de porteurs de projets, les délais contraints des appels à projets, « la frilosité de certains Conseils généraux pour raison économique se traduisant par l’absence de programmation », la saturation des plans d’aide de l’allocation personnalisée d’autonomie, la distance entre le domicile de la personne malade et l’accueil de jour (les accueils de jour itinérants semblant être « une piste intéressante »). Concernant les PASA, le comité de suivi du plan relève que les conseils généraux s’opposent parfois à leur création de peur des répercussions sur le tarif hébergement de l’établissement, et que la tarification permet difficilement un fonctionnement sept jours sur sept. Le retard pris dans l’ouverture des unités spécifiques (PASA et UHR) explique la sous-consommation des crédits de 2008 à 2012 (0.8 milliard d’euros, la moitié des crédits du plan Alzheimer) et leur décalage dans le temps. Le comité précise que ces crédits seront plutôt utilisés entre 2010 et 2014.  Concernant les MAIA (maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer), le passage de la phase expérimentale à la généralisation se heurte notamment au statut juridique du gestionnaire de cas (travailleur social ou personnel sanitaire). En termes d’évaluation des besoins, la livraison d’une version du guide GEVA (évaluation des besoins de compensation de la personne handicapée) adapté à la maladie d’Alzheimer a également pris du retard.

Actualités sociales hebdomadaire, 30 mars 2012.