Fin de vie : le débat politique (4)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 octobre 2012

Jean Leonetti ne considère pas pour autant qu’il faille aller plus loin, en s’inspirant des modèles belge ou suisse : « Nous sommes là dans un conflit de valeurs, entre une éthique de la vulnérabilité – veiller à protéger les plus fragiles de la société, parfois contre eux-mêmes – et une éthique de l’autonomie – fondée sur la liberté de décider pour soi-même, jusqu’à la décision ultime de vivre ou de mourir. Je suis attaché à la première mais je ne dis pas que l’une vaut mieux que l’autre. La question centrale est : sur quels critères fonde-t-on le « droit à mourir » ? Si ce sont des critères médicaux, alors on se trouve en phase terminale d’une maladie incurable et la loi de 2005 s’applique, éventuellement à travers le double effet (NDLR : qui permet de soulager les souffrances du patient même si cela peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie). Si le critère est la seule volonté libre, éclairée et réitérée, alors il s’agit de suicide assisté. On se retrouve dans un système à la Suisse, où 30 % des personnes mortes après ce type d’assistance ne souffraient pas de maladie mortelle. On institutionnalise un ‘droit opposable’ à la mort, avec toutes les conséquences que cela comporte vis-à-vis des plus vulnérables d’entre nous ».

La Croix, 4 octobre 2012.