Vieillir pauvre chez soi
Droit des personnes malades
Dans un rapport intitulé « Habitat et vieillissement : vivre chez soi, mais vivre parmi les autres ! », le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) s’inquiète notamment des difficultés pour les personnes âgées les plus pauvres, en perte d’autonomie, de disposer d’un logement adapté ou, plus spécifiquement, d’accéder à une maison de retraite médicalisée (EHPAD), en raison du coût de ce type d’hébergement. Dans un contexte inédit de vieillissement de masse de la population française, qui se conjugue avec une diminution des ressources à l’âge de la retraite, le HCLPD s’inquiète de voir le logement, qui constitue en principe « un facteur de prévention de la dépendance et de l’isolement », risquer au contraire d’aggraver l’exclusion de certaines personnes âgées. Xavier Emmanuelli, président du HCPLD, rappelle qu’un déménagement rendu inévitable par l’avancée en âge, que ce soit vers un logement indépendant ou un établissement médico-social, reste toujours un choix et un moment très délicats, et nécessite un accompagnement, car « la rupture de l’espace familier est une agression de la personne vieillissante ». Le HCPLD appelle à une programmation spécifique de l’habitat des personnes âgées, tenant compte de leurs besoins, et la création d’une offre variée d’hébergements adaptés (y compris les foyers-logements). Le rapport propose notamment de « créer un programme national d’incitation à la construction de logements pour personnes âgées en centre-bourg ». La ministre de l’Égalité des territoires et du logement, Cécile Duflot, qui salue la qualité de ce rapport, indique que « la priorité forte du gouvernement en faveur de la rénovation thermique permettra également de lutter contre la précarité énergétique » et souhaite « approfondir l’examen des expérimentations concluantes que relève le rapport pour lutter contre l’isolement et la pauvreté des personnes âgées, ainsi que les propositions qu’il formule, afin de promouvoir une diversité de réponses, adaptées aux territoires et à leurs habitants. » L’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), rappelle que « la logique de l’habitat et du chez soi doit être dominante dans toutes les structures », et critique « la discrimination dans laquelle sont cantonnées les personnes âgées les plus fragiles qualifiées de dépendantes, terme dont on mesure à quel point il permet de les discriminer et de les sous-évaluer ». L’organisation juge « inacceptables » certaines mesures, comme le fait de « refuser à une personne âgée handicapée d’avoir accès à un réel espace privatif en prétendant que cela ne répondrait pas à ses besoins », ou de « valider que certaines entrées en établissement pourraient ne pas être un choix », estimant que « l’entrée en établissement sans accord est une maltraitance ».
Haut comité pour le logement des personnes défavorisées. Habitat et vieillissement : vivre chez soi, mais vivre parmi les autres ! 17e rapport. Octobre 2012. www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/124000572/0000.pdf(texte intégral). Actualités sociales hebdomadaires, 22 octobre 2012. Les Échos, 23 octobre 2012.