La maladie d’Alzheimer est-elle soluble dans le grand âge ? (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
23 novembre 2012

Le principe d’un plan spécifique à la maladie d’Alzheimer, est-ce vraiment une bonne idée, et quid de sa généralisation à l’ensemble des maladies neurodégénératives ? interroge Nadia Graradji, du Mensuel des maisons de retraite : « la discussion sur la maladie d’Alzheimer fera sans nul doute resurgir, en filigrane, le débat sur la dépendance », tant « il semble difficile de dissocier la réflexion sur le prolongement du plan Alzheimer de celle du plan Solidarité grand âge, qui arrive également à échéance fin 2012. Les avis sont partagés. Alain Villez, conseiller technique chargé des personnes âgées à l’UNIOPSS (Union nationale interfédérale de œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux), préconise un « changement de cap » : « le troisième plan Alzheimer a donné la priorité à la médicalisation de la prise en charge au détriment de l’accompagnement médico-social. Ce plan avait été pensé dans le cadre du développement de la recherche avec l’idée sous-jacente de guérir la maladie dans les dix ans. Maintenant, cet horizon est fixé à 2025. Le plan affiche tous les effets pervers d’une prise en charge des personnes âgées par pathologie. Cela engendre une stigmatisation des personnes malades. La prolongation du plan Alzheimer doit être un volet d’un plan Solidarité grand âge 2. Le fait d’élargir ce plan à l’ensemble des maladies neurodégénératives, comme le souhaite le président de la République, procède de cet élément d’analyse ». « D’autant plus que le plan Parkinson (deuxième maladie neurodégénérative en France avec cent cinquante mille malades), lancé en juillet 2011 par Nora Berra, alors secrétaire d’État à la Santé, a disparu de la circulation », ajoute Nadia Graradji. Pour Adeline Leberche, directrice soins et santé à la FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs), « insérer le plan Alzheimer dans un plan Solidarité grand âge 2, c’est une bonne idée : il faut en finir avec le millefeuille des dispositifs. Les gestionnaires d’établissements doivent faire preuve d’une énergie folle pour remplir les dossiers et demander les différents financements ».

Le Mensuel des maisons de retraite, novembre 2012.