Réforme de la dépendance : quel contenu ? (1)

En clôture du congrès de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (UNIOPSS), François Hollande, président de la République, a assuré que la réforme de la dépendance des personnes âgées « sera prête d’ici à la fin de l’année », ajoutant qu’  « il y aura une grande concertation avec les associations et nous trouverons à ce moment-là les conditions pour la financer ». Pour Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du SYNERPA (Syndicat national des établissements et résidences privées pour personnes âgées), « François Hollande a clairement fixé un cap global, ouvert à la concertation et mesuré ». Mais ce calendrier sera-t-il respecté ? s’interroge Antoine Boudet, des Echos, pour qui « L’État souffle le chaud et le froid » : les professionnels ont en effet été échaudés par les reculs successifs de la précédente administration. D’autre part, les propos tenus dans Le Parisien par Michèle Delaunay ont inquiété les investisseurs et « stupéfait les professionnels » : la ministre chargée des Personnes âgées et de l’autonomie a déclaré : « on va enfin agir sur le coût de la maison de retraite ! Il y a une telle différence entre la pension moyenne des Français et le coût d’un établissement… Pour les classes moyennes, c’est inaccessible », affirmant que le gouvernement réfléchit « à la façon d’encadrer les loyers dans les maisons de retraite comme l’a fait Cécile Duflot pour les logements ». Suite à ces déclarations, l’instabilité perçue du contexte politique de la dépendance en France a refroidi les investisseurs. Les trois principales sociétés françaises cotées exploitant des EHPAD ont souffert à la Bourse de Paris (-4.59% pour Orpéa à la clôture du 28 janvier, -4.54% pour Medica, et -1.04% pour Korian, perçu comme moins exposé en raison de son développement international, notamment en Allemagne, où la réforme de la dépendance est en place depuis dix ans).

Les Echos, 29 janvier 2013. Le Parisien, 26 janvier 2013.