Assurance dépendance : quelle perception ?
Droit des personnes malades
« Les théories économiques standard suggèrent que les individus sont fortement enclins à souscrire des assurances les couvrant face à un évènement présentant une grande incertitude mais dont la réalisation serait potentiellement très coûteuse », rappelle Roméo Fontaine, économiste, chargé d’études au pôle Économie et finances de la Fondation Médéric Alzheimer. « Cette prédiction théorique peine néanmoins à s’exprimer lorsque l’on observe les comportements de couverture face au risque dépendance. En France, seules trois millions de personnes seraient en effet couvertes par un produit d’assurance dépendance. Les études récentes montrent que les limites imputables à l’offre ne suffisent pas à justifier le faible développement du marché et qu’il est donc nécessaire d’aller trouver des explications du côté de la demande. Le programme de recherche PATED, porté par la Fondation Médéric Alzheimer en collaboration avec Luc Arrondel et André Masson (CNRS-Paris School of Economics) vise justement à étudier la demande d’assurance dépendance, à partir d’une part du rôle de la perception du risque dans la décision de se couvrir contre le risque dépendance et de l’observation directe des préférences individuelles : aversion au risque, préférences pour le présent et vis-à-vis de l’aide informelle. L’analyse porte sur un échantillon de deux mille personnes âgées de plus de quarante ans et ne présentant aucune incapacité physique ou cognitive au moment de l’enquête. Les premiers résultats confirment le rôle prépondérant de la perception du risque et des préférences face au risque et au temps dans les comportements de couverture.
Fontaine R. Perception du risque dépendance et étude des comportements de couverture : les enseignements à venir de l’enquête PATED. Newsletter Recherche sur le vieillissement, janvier 2013. www.annuaire-secu.com/pdf/Newsletter-recherche-vieillissement-cnav-5-janvier2013.pdf