L’avancée en âge, un défi politique : le rapport Pinville

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
15 février 2013

Martine Pinville, députée de la Charente, en collaboration avec Guillaume Malochet, du Centre d’analyse stratégique placé auprès du Premier ministre, s’est déplacée dans trois pays, (Espagne, Suède, Canada), choisis pour leurs différences d’approches de la prévention et l’adaptation à l’avancée en âge. En parallèle de ces visites de terrain, la mission a auditionné des experts institutionnels, associatifs et académiques qui ont permis d’alimenter sa comparaison internationale. De nombreux exemples d’initiatives internationales illustrent le dossier de presse du Premier ministre. Le rapport souligne « la révolution de l’avancée en âge » : « entre 2006 et 2050, la proportion de personnes âgées de plus de 60 ans devrait doubler pour atteindre 22%. Ce sera la première fois dans l’histoire de l’humanité que les personnes âgées seront plus nombreuses que les enfants. Cette révolution de l’avancée en âge concerne tous les pays, riches ou en transition. C’est là une victoire qui permet à chacun d’espérer vivre plus longtemps que ses parents, de voir grandir non seulement ses petits-enfants, mais aussi ses arrière-petits-enfants ». Martine Pinville ajoute : « c’est aussi une révolution qui nous oblige. La société doit s’y adapter pour permettre à tous de profiter dans les meilleures conditions sociales, économiques et sanitaires de ce formidable espoir porté par l’allongement de l’espérance de vie. Cette révolution emporte par ailleurs, au-delà même du progrès social, des opportunités indéniables sur le plan économique (« silver economy »). Aucun autre pays n’a vraiment pris en compte dans des politiques transversales et cohérentes cette révolution de l’avancée en âge. La France va jouer un rôle pionnier en la matière, en montrant que l’avancée en âge est une chance qui nous concerne et nous oblige tous ». Martine Pinville s’est forgé « trois convictions appuyées sur ce qui se passe au niveau international » : « il ne sert à rien de segmenter l’action publique en fonction de critères d’âge : sans même parler du caractère discriminatoire d’une telle pratique, celle-ci se révèle contre-productive en opposant inutilement les « jeunes » aux « vieux » ; il faut parier sur l’adaptation de la société à tous les âges de la vie, en mettant en avant l’idée que les besoins des plus jeunes peuvent être, au moins pour une part, congruents avec ceux des plus âgés : nombre d’actions menées en direction de la jeunesse pourraient être aisément déclinées dans des politiques de l’âge globales et transversales, comme c’est le cas dans certains pays ».

Pinville M. Relever le défi politique de l’avancée en âge. Rapport remis au Premier ministre. Paris : Documentation française. 81 p. 11 mars 2013. www.ladocumentationfrancaise.fr/docfra/rapport_telechargement/var/storage/rapports-publics/134000174/0000.pdf.