Maladie d’Alzheimer : « éviter que la dynamique ne s’émousse »

Bruno Anglès d’Auriac, président de la Fondation Médéric Alzheimer, intervenant à l’ouverture officielle de l’Université d’été de l’EREMA (Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer), a souhaité que « le plan à venir maintienne et renforce une approche ambitieuse et globale (biomédicale et psychosociale), notamment au travers d’un effort accru de recherche en sciences humaines et sociales, “parent pauvre” des plans précédents ; que le futur plan soit assorti d’un suivi et d’un pilotage rigoureux avec les moyens humains indispensables, tant au niveau national interministériel qu’au niveau régional avec les Agences régionales de la santé (il n’est pas de plan ambitieux sans pilotage rigoureux) ; que l’inclusion explicite de nouvelles affections neurodégénératives dans le périmètre du Plan ne conduise pas à abandonner ou à diluer (édulcorer) des dispositifs spécifiques Alzheimer qui ont fait leurs preuves. » « Il faut éviter que la dynamique Alzheimer actuelle ne s’émousse », a déclaré Bruno Anglès d’Auriac.

« Cinq ans est un intervalle de temps ridiculement court vis-à-vis d’une maladie chronique de plusieurs décennies et de nature encore inconnue », écrit le Professeur Joël Ménard, dans un article intitulé : Plan Alzheimer 2020 : la mémoire et la continuité. « L’arrêt des plans Alzheimer, enchaînés de 2001 à 2013, favorablement évalués par la Cour des comptes, illustrerait l’inconstance des politiques de santé publique en France. Notre pays a été mondialement salué pour son volontarisme et ses efforts d’organisation dans ce domaine. Les Français risquent fort d’être taxés de pusillanimité, si l’on constate que l’effort spécifique annoncé et réussi n’aura duré que six années, d’autant plus que le président Obama et le Premier ministre anglais revendiquent maintenant le leadership dans ce domaine pour le G8 du 11 décembre. « 

Fondation Médéric Alzheimer, 17 septembre 2013. Le Monde, 18 septembre 2013.