Qualité de l’alimentation : qu’en pensent les personnes âgées ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
La Confédération de la consommation, du logement et du cadre de Vie (CLCV, l’association de la consommation éco-citoyenne) a mené une enquête auprès de mille quatre cents personnes âgées résidant en maison de retraite ou clientes d’un service de portage de repas afin de recueillir leur avis sur la qualité de l’alimentation. Si l’appréciation est globalement positive, quatre points posent problème : « le menu unique est trop souvent la règle ; en maison de retraite, le réchauffage des plats est souvent inadapté, ce qui affecte la qualité ; l’assaisonnement, et notamment la quantité de sel, sont jugés insuffisants, ce qui peut amener à une perte d’appétit, et selon de nombreux gériatres contribuerait au risque de dénutrition ; l’alimentation dans les maisons de retraite rattachées à des hôpitaux est moins bien perçue, résultat qui peut s’expliquer par la qualité très médiocre de l’alimentation dans bon nombre d’hôpitaux ; la viande est souvent considérée comme trop dure et trop fréquemment cuisinée en sauce au détriment d’autres types de préparation (viande rouge notamment) ». Les usagers sont peu associés aux choix concernant la restauration, et mal informés quant à la provenance des repas qu’on leur sert, constate la CLCV : « en maison de retraite, 55% des convives ne sont pas consultés sur la qualité des repas et 44% considèrent que leurs demandes éventuelles ne sont pas prises en compte. La situation paraît encore plus dégradée dans les services de portage. Ainsi, 63% des sondés indiquent que les professionnels chargés de la livraison des repas ne se préoccupent que très rarement, voire jamais, de savoir s’ils mangent ou non les repas livrés. Avec un prix moyen facturé de 7.60 € par repas livré, le recours à un service de portage de repas représente un coût élevé. Pour de nombreux ménages à la retraite, quatre à cinq repas livrés par semaine représentent à eux seuls environ 10% du budget, un pourcentage très important quand on sait que d’après l’Insee l’ensemble de l’alimentation pèse en moyenne 11,3% du budget des ménages ». Par ailleurs, 50% des services de portage opèrent en situation de monopole sur leur zone, ce qui est défavorable au consommateur en termes de rapport qualité/prix. La CLCV propose la mise en place d’un label garantissant la qualité des repas et du service tant en maisons de retraite que dans les services de portage de repas, incluant notamment une consultation semestrielle des personnes âgées sur la qualité des repas et sur leurs attentes.
www.clcv.org, 2 février 2012.