La professionnalisation des aides à domicile : reconnaissance et rémunération (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour être professionnel, trois conditions sont nécessaires, explique Monique Carlotti, directrice de l’association d’aide à domicile Dom Hestia Assistance, à Clamart (Hauts-de-Seine) : « avoir acquis une habileté technique nécessitant un apprentissage et validée par une autorité publique qui définit les conditions de réalisation des actes ; tirer de cette habileté technique un moyen d’existence ; grâce aux compétences acquises, se voir conférer le droit de juger ou de décider ». Selon elle, la professionnalisation des aides à domicile est une notion paradoxale : « le métier d’aide à domicile, dont la reconnaissance légale et tardive, et qui a évolué d’aide-ménagère à auxiliaire de vie sociale, requiert des compétences qu’il est courant de considérer comme « naturelles », puisqu’il s’agit de réaliser des tâches domestiques « comme à la maison », dans un lieu qui n’a rien de professionnel, et d’âtre rémunéré pour ce faire par ceux qui ont réalisé ces mêmes tâches toute leur vie, sans rémunération et souvent sans reconnaissance. Au cœur des problèmes de la professionnalisation des aides à domicile, la question économique prend une place spécifique, puisqu’elle matérialise la différence entre professionnel et aidant », devenant le symptôme des confrontations qui naissent dans les relations entre aidants familiaux et professionnels.
CLEIRRPA. Care à domicile. Familles, aidants, aidés : qui est « professionnel » ? Hors-série, Mai 2012.