Répit à domicile : les conditions juridiques et financières (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
19 juin 2012

Robert Martinez, président d’Aide et répit, rappelle que son association regroupe cent soixante familles, avec des personnes malades atteintes de maladies neurologiques telles que la maladie d’Alzheimer, des maladies apparentées et la maladie de Parkinson.  Ancien directeur régional de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) d’Auvergne, il a dû adapter le concept du Baluchon Alzheimer québécois à la législation française du travail, qui interdit de travailler plus de onze heures consécutives, en proposant un système de trois relayeuses sur une période de vingt-quatre heures. Le Conseil général, la direction de l’action sanitaire et sociale et la direction du travail l’ont suivi, en permettant à l’association d’obtenir le financement d’une expérience innovante, d’un montant d’un million d’euros pour deux ans, ce qui représente 0.7% du budget annuel de l’APA pour le département. L’association a fait appel à Pôle emploi pour sélectionner les relayeuses, non seulement sur la base de leurs expériences antérieures ou de leurs diplômes, mais aussi sur celle d’une « plateforme d’habiletés » requises. Le coût estimé normalement pour une garde à domicile, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, est de l’ordre de six cents euros par jour en Auvergne. C’est le coût réel du dispositif de répit à domicile. Le financement accordé permet de ramener le reste à charge pour les familles à soixante euros. Les clubs de service, comme le Lion’s Club ou le Rotary Club ont aidé à créer une caisse de solidarité pour mettre en place un reste à charge à vingt ou quarante euros par journée de vingt-quatre heures, en fonction d’un barème de ressources. Outre les aidants familiaux ayant besoin de souffler un peu et de pouvoir se reposer et se ressourcer, Aide et répit a repéré une nouvelle catégorie d’aidants qui avaient arrêté leur activité professionnelle et qui, grâce au relais, pourront continuer à travailler : c’est le cas d’un expert en travaux publics qui fait des expertises dans toute la France. Lorsqu’il est en déplacement, le relais vient accompagner son épouse malade. Le dispositif a été retenu par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) dans le cadre d’une étude de modélisation du répit à domicile. L’agence régionale de santé (ARS) d’Auvergne souhaite faire évoluer le dispositif, à terme, vers une structure médico-sociale.

CLEIRRPA. Care à domicile. Familles, aidants, aidés : qui est « professionnel » ? Hors série, Mai 2012.