Répit à domicile : des aidants rassurés (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
19 juin 2012

Le CLEIRPPA (Centre de liaison, d’étude, d’information et de recherche sur les problèmes des personnes âgées) et le groupe de protection sociale Humanis publient les actes d’un colloque organisé en juin 2011 intitulé : Care à domicile. Familles, aidants, aidés : qui est « professionnel » ? Jean-Louis Corbeau, directeur de l’action sociale retraite et prévoyance Aprionis (groupe Humanis), qui soutient ce projet depuis 2008, rappelle que « le mot care est bien utile pour désigner, en un seul mot, le souci de l’autre, l’attention à ses besoins et toutes les dimensions du travail pour y répondre ». Une large place a été faite, dans ce colloque, à l’intervention de répit à domicile de l’association Aide et répit de Chamalières (Puy-de-Dôme), transposition au contexte français du concept du Baluchon Alzheimer québécois de Marie Gendron. Pour Patricia Paperman, sociologue au laboratoire de théorie du politique (Labtop) à l’Université Paris-8, au cœur de la philosophie du relais, « il y a l’idée que l’aidant est d’autant mieux aidé qu’il est rassuré sur la façon dont son parent malade est pris en charge durant son absence. Le fait que celui-ci reste dans son cadre familier est décisif pour la personne malade ». A l’inverse, selon elle, « l’expérience de répit de courte durée institutionnelle est plutôt dissuasive : le proche revient en plus mauvais état, le séjour en institution accentue la dégradation des capacités et les solutions d’accueil en institution accentue la dégradation des capacités », pouvant même parfois « apparaître comme des sortes d’agressions ». « En l’absence de solutions institutionnelles suffisantes, du point de vue du nombre de places, et satisfaisantes du point de vue de l’aidant, le domicile reste la meilleure solution pour le bien-être du destinataire et partant, pour l’aidant ». Pour Patricia Paperman, le bien-être du malade ne dépend pas seulement du professionnalisme des relayeuses qui viennent remplacer le proche aidant, mais également du fait que le proche malade est « plutôt que l’objet, le destinataire exclusif de leur attention », les relayeuses n’ayant pas, comme en institution, à « distribuer leur temps et leur énergie entre plusieurs destinataires ». 

CLEIRRPA. Care à domicile. Familles, aidants, aidés : qui est « professionnel » ? Hors-série, Mai 2012.