Suicide des personnes âgées (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
18 juillet 2012

Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’autonomie, a appelé à la vigilance après le suicide de plusieurs personnes âgées, déclarant : « chacun de nous est comptable de ces suicides,   proches – à tous les sens du terme –, parents, pouvoirs publics lesquels in extremis ne peuvent pas tout car ce sont souvent les dernières heures qui emportent la décision de passer à l’acte. »  . Selon l’INSERM, le taux de suicide augmente fortement avec l’âge : c’est dans la tranche des plus de quatre-vingt-cinq ans que l’on observe le taux de décès le plus élevé (39.7/100 000 en 2006), deux fois supérieur à la tranche d’âge comprise entre vingt-cinq et quarante-quatre ans. En 2009, deux mille neuf cents personnes âgées de plus de soixante-cinq ans avaient choisi de mettre un terme à leur vie (cette année-là, cinq cent trente-cinq mille personnes sont décédées en France, toutes causes confondues). Les moyens utilisés sont radicaux, laissant peu de chances de survie après une tentative. Pour la ministre, ces chiffres sont sous-estimés, notamment pour les suicides liés à la prise de médicaments. Elle se déclare favorable à la création d’un observatoire des suicides, qui serait à développer au niveau interministériel. Elle insiste sur l’importance de la détection de la dépression des personnes âgées, insuffisamment reconnue selon elle, et de la connexion entre les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et les unités de soins palliatifs ou les équipes mobiles. « Aujourd’hui, la culture palliative est insuffisamment présente dans ces établissements, alors que beaucoup de personnes y décèdent. Il est, par exemple, anormal que la nuit, il n’y ait que des aides-soignantes et en tout petit nombre. Cependant, cette démarche exige qu’il y ait un peu plus de personnel, car il faut du temps disponible », déclare-t-elle dans un entretien à La Croix.

www.lacroix.com, 22 et 23 août 2012.