Emplois d’avenir
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les « emplois d’avenir » doivent permettre à des jeunes âgés de seize à vingt-cinq ans peu ou pas qualifiés et résidant dans des zones sensibles, ainsi qu’à des personnes handicapées de moins de trente ans peu qualifiées, d’obtenir un contrat de trois ans. Le texte de loi, déposé en procédure accélérée le 29 août, a été le premier à être examiné à la rentrée de l’Assemblée nationale, le 11 septembre, et a été adopté le lendemain. L’État engagera 2.3 milliards d’euros pour les financer d’ici à 2014, et pourra prendre en charge 75% de la rémunération brute pendant trois ans, dans le secteur non marchand. Dans un éditorial intitulé « des emplois… pour quel avenir ? », Valérie Lespez, rédactrice en chef du Journal du domicile, s’insurge : « il est évident que le secteur de l’aide et du soin à domicile, qui peine à trouver des recrues au regard de ses gros besoins, peut trouver une partie de son bonheur dans ce nouveau dispositif. Mais une partie seulement. Car les services d’aide et de soins à domicile ont surtout besoin de personnels qualifiés, voire diplômés. Faut-il le rappeler, intervenir auprès de personnes fragiles demande des compétences techniques et des compétences relationnelles importantes. Quelle plaie, cette manière récurrente de toujours concevoir le secteur non marchand et l’aide aux personnes comme un grand centre d’accueil pour chercheurs d’emplois en difficulté ! »Elle ajoute : « Non, le secteur social et médico-social n’a pas forcément vocation à recruter des jeunes sans qualification. Non, les associations d’aide à domicile, embourbées dans leurs problèmes financiers, ne sont pas forcément les mieux armées pour offrir à ces jeunes l’encadrement et l’accompagnement nécessaires à leur intégration dans le monde du travail. Et surtout, quand les pouvoirs publics vont-ils enfin considérer le secteur social en général, et celui de l’aide à domicile en particulier, comme un « vrai » secteur, avec de « vrais » métiers, qui demandent de « vraies » qualifications, et qui nécessitent de « vrais » salaires et de « vraies » perspectives de carrière ? Plutôt que de l’enfermer toujours dans son soi-disant rôle d’insertion, ne pourraient-ils pas l’envisager comme un « vrai » secteur d’avenir ? »
La Gazette Santé-Social, octobre 2012. Le Journal du domicile, septembre 2012.