Déficiences sensorielles
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Selon une étude de la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), s’appuyant sur l’enquête Handicap-santé 2008, 8.6% des personnes âgées de soixante ans et plus ont des difficultés à voir clairement, ou ne voient pas du tout le visage de quelqu’un à quatre mètres, avec lunettes si besoin ; 33.9% ont des difficultés à entendre, ou n’entendent pas du tout ce qui se dit dans une conversation, avec appareil si besoin. « Les personnes qui vieillissent deviennent peu à peu concernées par des pertes de vision et/ou d’audition sans que, jusqu’alors, ces pertes sensorielles n’aient particulièrement troublé leur environnement, au motif qu’elles sont une fatalité ou constituent des handicaps d’inconfort dont on peut, au fond, s’accommoder », écrit Francis Guiteau, directeur général de la Mutualité française Anjou-Mayenne (MFAM). Cette approche complaisante ne prend absolument pas en compte l’incidence pourtant manifeste de telles déficiences sur la dépendance : la déficience sensorielle est, de toute évidence, un accélérateur de dépendance qui génère quasi mécaniquement isolement, chutes, dépressions… Elle aggrave ainsi la situation de nombreuses personnes âgées et il convient de devenir attentif, vigilant et actif pour ralentir ce processus en agissant sur tous les facteurs. L’espace de vie est l’un de ces facteurs qui peut se transformer, si l’on n’y fait pas attention, en un lieu de danger permanent ou, a minima, de déplaisir quotidien du fait des obstacles qu’il contient. Jean-Claude Barboul, président de la commission de coordination de l’action sociale ARRCO, et Philippe Fontaine, président de la commission sociale AGIRC, s’interrogent : « l’accueil de nos aînés en établissement est-il le reflet de la place qui leur est proposée dans la vie citoyenne ? » : « au gré d’une réglementation de plus en plus drastique, centrée sur une approche hospitalière, on serait tenté d’oublier que ces lieux d’hébergement sont d’abord des lieux de vie ! ». En partenariat avec la Mutualité française Anjou-Mayenne les caisses de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO publient un guide pour l’adaptation des établissements médico-sociaux et sanitaires aux déficiences sensorielles. Ce partenariat existe depuis 2008, plus de huit cents professionnels ont été formés et près de cinq cent mille euros ont été mobilisés pour l’adaptation des établissements.
AGIRC-ARRCO. Déficiences sensorielles : guide pour l’adaptation des établissements médico-sociaux et sanitaires, en partenariat avec la MFAM. 2012. www.agircarrco-actionsociale.fr/(texte intégral). Dos Santos S et Makdessi Y. Une approche de l’autonomie chez les adultes et les personnes âgées. Premiers résultats de l’enquête Handicap-Santé 2008. Février 2010.
www.aidautonomie.fr/IMG/pdf/DREES___Une_approche_de_l_autonomie_chez_les_adultes_et_les_personnes_agees_fevrier_2010.pdf (texte intégral).