Relations intimes et maladie d'Alzheimer (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« J’avais l’impression qu’il abusait de moi. En même temps, je culpabilisais de ne pas accomplir mon devoir conjugal, mais je devais m’en occuper comme d’une personne dépendante, ce qui changeait mon élan envers lui. D’autant que son appétit sexuel se traduisait de manière très crue, il n’avait plus de geste doux envers moi, alors que c’est justement ça que je cherchais. Beaucoup de couples ont divorcé pour ces raisons avant qu’on ne diagnostique la maladie », témoigne Florence C, d’Avignon.
A l’occasion du lancement de son nouveau site Internet, France Alzheimer propose un dossier thématique intitulé « Relations intimes et maladie d’Alzheimer », accompagné d’une vidéo et d’un chat (discussion sur internet en temps réel avec une ou plusieurs personnes) animé par Judith Mollard, psychologue clinicienne, et Gérard Ribes, psychothérapeute et sexologue à Lyon, membre du comité scientifique de l’association. Ce dossier thématique est constitué d’interviews d’experts médicaux, d’études de cas cliniques et de divers témoignages. Pour France Alzheimer, évoquer la notion d’intimité dans le cadre de la maladie d’Alzheimer relève d’un tabou de société. « La sexualité englobe les dimensions plus larges de désir, d’attachement, de contact, de séduction. Elle se situe au carrefour de plusieurs dimensions : physique, psychologique, sociale et culturelle. Surtout, la relation intime reste un moyen fort de communiquer quand le lien par le langage n’est plus possible. Le registre émotionnel continue d’exister chez les personnes malades, qui se retrouvent dans un état de forte dépendance affective. Le maintien d’une vie intime dans toutes ses dimensions (sourire, mots doux, caresses, acte sexuel,…) est un facteur d’équilibre pour le couple. Il est important de défendre le statut de personne des sujets malades (leur dignité, leur liberté, leurs droits) et de mettre en lumière leurs besoins affectifs jusqu’au terme de leur vie ».