Maltraitance financière (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Le Dr Georges Aimé, gériatre à Bischwiller (Bas-Rhin) publie une synthèse en français des communications sur la maltraitance financière des personnes âgées, présentées au congrès de la Société américaine de gériatrie tenu en mai 2012 à Seattle (Etats-Unis). Cette forme de maltraitance, que subissent 4% à 5% des personnes âgées, représente 30% des cas de maltraitance déclarée aux Etats-Unis, met en jeu annuellement au moins 2.9 millions de dollars, et probablement beaucoup plus en réalité : on estime en effet qu’un seul cas est déclaré sur vingt à vingt-cinq cas. Les raisons ? Longtemps, la maltraitance financière n’a pas été considérée comme un délit et était traitée au civil ; le manque de coordination entre les services médicaux, les gériatres, les psychiatres et les services financiers ; l’absence de détectives et d’un service judiciaire spécialisé dans ce domaine et le manque de formation sur la démence, les maltraitances pour la tutelle et les avocats. La maltraitance financière peut être mortelle : le risque de décès prématuré est accru de 300% chez les victimes. Le maltraitant est souvent l’aidant principal, un homme, en général membre de la famille, qui vit avec la victime, qui est économiquement dépendant d’elle. Il a plus souvent qu’un autre des antécédents psychiatriques, d’addiction, une conduite antisociale.
Aimé G. La maltraitance financière des personnes âgées. Revue de gériatrie 2012 ; 37(8) ; 642-644. Octobre 2012.