Obstination de soins : éviter l’hospitalisation et les soins de force

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 décembre 2012

L’Académie nationale de médecine (ANM) prend position sur la fin de vie des personnes âgées physiquement dépendantes, privées de leur conscience et de toute capacité relationnelle et résidant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). « Ces personnes âgées lourdement dépendantes n’attendent plus de la médecine une guérison. Désormais, même en cas d’épisodes aigus, il est, dans la plupart des cas, inutile d’entreprendre des investigations et des traitements complexes. On devrait éviter le transfert, mal toléré psychologiquement, en milieu hospitalier. Les réadmissions en urgence de ce type de patients posent d’immenses problèmes, médicaux, sociaux, éthiques et économiques, sans oublier les conséquences néfastes pour l’entourage ».  Chez certaines de ces personnes, au fil du temps, on assiste à la dégradation progressive des capacités physiologiques, poursuit l’Académie nationale de médecine. « Tel peut être le cas d’une personne, qui bien que devenue totalement physiquement dépendante et inconsciente manifeste violemment et obstinément son refus de l’alimentation que l’on s’efforce de lui faire absorber. Tel peut être le cas d’une personne très âgée souffrant depuis plusieurs années de la maladie d’Alzheimer, devenue au fil du temps dépendante d’un mode d’alimentation exclusivement coercitif et plus encore dont la sécurité au sein de l’EHPAD, compte tenu des moyens nécessairement limités dont dispose l’établissement, ne peut plus être assurée que par une contention permanente. Il conviendrait de s’interroger sur la justification de la poursuite de ces soins, souvent sollicitée par les familles, parfois par un personnel de soins insuffisamment formé pour savoir que les sensations de faim et de soif, si elles persistent chez ces malades, sont nettement moindres qu’imaginées et de toute façon mal compensées par une alimentation/hydratation artificielle dont les conséquences néfastes sont innombrables.  L’ANM reconnaît là, dans bien des cas, une réelle obstination de soins ».

Pellerin M. Contribution à la « réflexion publique des citoyens, sur l’accompagnement des personnes en fin de vie » (Mission Sicard). Académie nationale de médecine, 11 décembre 2012. www.academie-medecine.fr/Upload/Contribution%20ANM (texte intégral).