Aide à domicile : situations de maltraitance ou de négligence

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 décembre 2012

En 2011, 42 % des services d’aide à domicile ont déclaré avoir été confrontés à des cas de maltraitance ou de négligence, selon l’enquête de la Fondation Médéric Alzheimer. Presque tous ces services (90%) en ont eu connaissance par leurs intervenants. C’est très rarement la personne elle-même ou sa famille, ou encore des amis ou des voisins, qui ont alerté directement les services. De même, des cas de maltraitance ont parfois été signalés suite à une visite de l’intervenant au domicile de la personne aidée. La forme de maltraitance la plus souvent citée par ces services est la maltraitance psychologique (64 % quelle qu’en soit l’origine), puis la maltraitance financière (53%) et la négligence (53%), c’est-à-dire un manque d’aide élémentaire dont les personnes auraient besoin. La maltraitance physique paraît être moins fréquente (36%). Quelle que soit la forme de maltraitance, elle est, selon les services, majoritairement le fait des familles. Toutefois, 21 % des services ayant été confrontés à des cas de maltraitance ont constaté une maltraitance financière par des voisins ou amis, et 13 % une négligence du fait des professionnels. Parmi les 42 % de services ayant déclaré avoir rencontré des cas de maltraitance ou de négligence, la moitié d’entre eux ont procédé à un signalement de suspicion de maltraitance en 2011. Par ailleurs, indépendamment de la maltraitance, 25% des services ont déclaré avoir alerté les services sociaux pour l’isolement social d’une personne aidée.

Pour Alice Casagrande, directrice adjointe de la santé et de l’autonomie à la Croix-Rouge française, « une culture de la bientraitance, c’est d’abord une question d’encadrement. L’une des principales conditions de la bientraitance est la capacité de l’encadrement à manifester son appui et sa présence de manière claire et structurante : effectuer des visites régulières au domicile de la personne aidée pour réévaluer sa situation, pour en avoir une vision claire, qui ne se fonde pas sur une rencontre trop ancienne ; assurer une disponibilité (physique et téléphonique) pour venir en appui lorsque les intervenants en expriment le besoin. L’une des grandes difficultés du domicile, c’est la distance entre l’intervenant et l’institution qu’il représente : favoriser une culture de la bientraitance, c’est réaffirmer l’existence de ce cadre, des valeurs et des repères, mais aussi des lignes rouges à ne pas dépasser.

Fontaine D et al (coord.). Aide à domicile et maladie d’Alzheimer. Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer 2012 : 25.Décembre 2012. www.fondation-mederic-alzheimer.org/Nos-Travaux/La-Lettre-de-l-Observatoire/Numero-en-cours.