Fin de vie : qu’en pense l’Ordre des médecins ? (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Le 14 février, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), après un débat interne étayé par une enquête nationale, a rendu publique une position de synthèse intitulée Fin de vie, « assistance à mourir », dans laquelle il souligne « la nécessité d’une meilleure application des dispositions législatives existantes et envisage, par devoir d’humanité, le recours à une sédation terminale pour le patient, dans des situations exceptionnelles ». Le CNOM reconnaît que si la loi Leonetti « répond au plus grand nombre de situations de fin de vie », elle peut « n’offrir aucune solution pour certaines agonies prolongées ou pour des douleurs psychologiques et/ou physiques qui, malgré les moyens mis en œuvre, restent incontrôlables », et que ces situations, même rares, ne peuvent demeurer sans réponse ». « Sur des requêtes persistantes, lucides et réitérées de la personne, atteinte d’une affection pour laquelle les soins curatifs sont devenus inopérants et les soins palliatifs instaurés, une décision médicale légitime doit être prise devant des situations cliniques exceptionnelles, sous réserve qu’elles soient identifiées comme telles, non pas par un seul praticien mais par une formation collégiale », estime l’Ordre, qui envisage pour la première fois cette prise de décision collective sur l’assistance médicalisée à mourir, jusque-là taboue, sans employer toutefois directement le terme d’euthanasie. Si en ces circonstances, le CNOM estime que la profession médicale doit pouvoir rester libre d’exercer sa clause de conscience, celle-ci n’en garde pas moins le devoir d’accompagner ses patients jusque dans leurs derniers jours.
Ordre national des Médecins. Fin de vie, « assistance à mourir », 8 février 2013. www.conseil-national.medecin.fr/article/fin-de-vie-1303, Le Monde, Libération, 14 février 2013.