Chine : quelle recherche sur les aidants ? (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Une étude menée par Baozhen Dai et ses collègues, des centres mémoire de l’hôpital Zhongnan à Wuhan (deuxième plus grande ville de l’intérieur de la Chine, 4.6 millions d’habitants), auprès de treize aidants familiaux de personnes atteintes de déficit cognitif léger, montre que si les familles reconnaissent les conséquences potentiellement graves de la perte de mémoire (par exemple, se perdre), elles n’emmèneront pas la personne concernée voir un médecin sauf si un problème de santé déclenche l’accès à une prise en charge médicale. La perception traditionnelle chinoise de la démence, considérée comme conséquence du vieillissement normal, pourrait réduire la stigmatisation des personnes souffrant de déficit cognitif léger, mais l’expression laonian chidai (littéralement « vieillard dément stupide) vient au contraire exacerber cette stigmatisation. Cette recherche est financée par l’Institut national du vieillissement américain, la Fondation chinoise de sciences naturelles, la Fondation de recherche scientifique pour les « professionnels âgés », et le ministère de la Science et de la technologie, qui finance un registre des troubles cognitifs. Cette étude est l’une des premières en Chine à décrire la connaissance du déficit cognitif léger par des proches, et offre une rare transcription de paroles d’aidants confrontés au diagnostic, à la faible efficacité des médicaments occidentaux, à l’apprentissage du rôle d’aidant.
Dai B et al. Caregivers in China: knowledge of mild cognitive impairment. PLoS One 2013 ; 8(1):e53928. 1er janvier 2013. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23326541.